Questions sur l'Apocalypse

As-tu connaissance de l'Apocalypse ?
En tant que fille adoptive des O’Grady, il serait très étrange qu’elle n’en ai pas connaissance. Glen O’Grady n’a-t-il pas lui-même scellé et cacher un objet de l’Apocalypse ? Elle connaît l’histoire, par sa famille et par son coven, le Coeur Pourfendu. Des objets capables de libérer les Quatre Cavaliers qui combattront pour l’Antéchrist. Ca fait froid dans le dos. Et ce n’est pas une histoire, une fable, une légende. C’est bien réel. Un jour cela arrivera.

Que feras-tu quand elle aura lieu ?
Bonne question. Et Petronilla a une bonne réponse. Elle fera ce que la Triple Déesse lui demandera. Elle accomplira son devoir de reine, elle protégera son peuple, les sorciers. Honnêtement elle ne s’en cache pas, elle n’a absolument rien à faire des humains et encore moins des chasseurs. Seuls les sorciers comptent et elle fera ce qui est le mieux pour son espèce et pour elle.

Test rp

Les élèves entrent en classe. Ils sont jeunes. Première année. Encore intimidés par la magnificence des lieux. Peut-être aussi intimidés par leur professeur. Jeune, blonde, extrêmement belle et élégante. Elle pourrait être en couverture de magazine. D’ailleurs ne l’avaient-ils pas réellement vu sur une affiche ? Mais si ! L’égérie de Freya Snow. Son premier modèle. Alors c’était donc une sorcière elle aussi ?
”Bonjour à tous. Installez-vous.”
Sa voix était calme, son regard bienveillant, ses gestes assurés et gracieux. Pourtant il s’agissait de son premier cours. Elle était à la fois excitée, nerveuse et sereine.
”Je suis miss Petronilla O’Grady. Le cours d’aujourd’hui portera sur l’utilisation des surfaces réfléchissantes comme moyen de communication.”
Elle montra un petit miroir de poche au groupe d’élève.
”Tout le monde, et surtout les sorciers, se doivent d’avoir un miroir en sa possession. Le miroir est le moyen de communication le plus utilisé par les sorciers. Mais sachez que chaque surface réfléchissante pour servir à communiquer. Le sort que je vais vous apprendre aujourd’hui est un sort d’urgence. Il est absolument à connaître si vous êtes dans une situation dangereuse. Notamment face à un chasseur.”
L’inquiétude se lit sur les visages juvéniles. Tous avaient entendu parler des chasseurs, du danger qu’ils représentent. Certains d’entre eux avaient certainement perdu un être cher, tué par la main d’un chasseur. A peine découvraient-ils leurs pouvoirs qu’ils devaient déjà apprendre à se méfier, à mentir, à vivre dans le secret et la crainte. Pauvres petits. Mais elle serait là pour leur apprendre, pour les guider, pour les protéger. C’était son rôle, sa vocation.
Petronilla leur expliqua le sortilège, plutôt simple, nécessitant peu d’ingrédients et rapide à mettre en place. Puis elle passa auprès de chaque élève pour l’aider à améliorer sa pratique, les conseillant, les rassurant. Ce n’était pas grave s’ils ne réussissaient pas aujourd’hui. Ils pourraient s’entraîner à la maison.
”Je vous revois la semaine prochaine pour peaufiner le sortilège. En attendant je vous demande de le pratiquer chez vous. Si vous avez des questions, il reste cinq minutes avant la fin du cours, je vous écoute. Autrement sachez que vous pouvez venir me voir dans la salle des professeurs ou me laisser un mot dans mon casier.”
Quelques mains se levèrent. Puis les élèves la saluèrent et quittèrent la salle. Petronilla s’effrondra sur un divan. Son premier s’était plutôt bien passé.

Histoire ou Anecdotes

Raiponce

Il était une fois, une petite princesse vivant dans un magnifique château. AHEM ! Pour le château on repassera car Queenie vivait dans une chambre de motel. Et même si son prénom signifie petite reine, elle n'était certainement pas fille de roi, plutôt fille de rien, née de père inconnu, mais genre vraiment inconnu, sa mère étant sérieusement incapable de dire lequel des garçons qu'elle avait fréquenté pouvait être le père. "Fréquenter" était un terme poli pour une relation fugace et purement sexuelle. Le mot "garçons" était choisi tout à propos car Stella n'avait que seize ans quand elle tomba enceinte. A seize ans on n'est pas une femme, on est une fille, et à dix-sept ans on n'est pas une mère, on est une gamine avec un gosse dont on ne sait pas quoi faire. Et dont on veut pas. Stella n'était absolument pas prête à élever un enfant. Elle fit une dépression post partum qui s'enchaîna avec une dépression nerveuse. Queenie ne fut que l'élément déclencheur d'un mal qui rongeait Stella depuis de nombreuses années. La sensation de ne pas être à sa place, la persuasion de ne jamais obtenir le bonheur, la tendance à l'auto-destruction… La magie, source de ravissement pour la plupart des sorciers, était une épine dans son coeur. Sans aucun talent, mauvaise praticienne, elle souffrait amèrement dans une société qui ne reconnaissait que l'excellence.

Queenie fut confiée à sa marraine, Freya Snow, une amie de sa mère. Ou plutôt ce fut Freya qui arracha l'enfant aux services sociaux, usant de sa magie de sirène. Elle était très mature pour son jeune âge et elle offrit à sa filleule tout ce dont un nouveau-né avait besoin, la fortune parentale aidant.
Lorsque Stella quitta la clinique privée, payée par Freya, officiellement guérie, elle réclama sa fille. Plus par fierté, fierté mal placée, que par amour maternel. C'est ce que Queenie pensait, tout en sachant aujourd'hui que Stella avait sincèrement essayé d'être une mère pour son enfant. Sauf qu'elle n'était pas faite pour le rôle et replongea dans ses travers. Queenie ne comptait plus les heures passées dehors pendant que sa mère faisait on ne sait quoi avec le pecnaud du jour. La solitude est une vieille amie. Dans cette existence sans joie, elle trouvait le réconfort dans la lecture et dans la prière. La Triple Déesse a toujours été son secours. Heureusement Freya venait souvent arracher la petite fille à sa miteuse chambre de motel. Sortie shopping, cinéma, bibliothèque, musée, voyage… Les deux anciennes amies ne s'adressaient plus la parole. Tel un couple de divorcés, Freya n'allait jamais plus loin que le parking tandis que Stella attendait sur le seuil. Regard défiant, lèvres pincées. Queenie entre deux feux.

La petite sirène

Le cœur battant la chamade, le sourire jusqu'aux oreilles, elle franchit les portes du Pensionnat. Cette fois ce n'était pas pour assister à une prière hebdomadaire. Non cette fois elle venait en tant qu'élève. Quelle joie, quelle fierté ! Rien ne pouvait nuire à son ravissement. Pas même les rumeurs sur l'impureté de son sang, parfaitement infondées, qu'elle démonta rapidement, se pliant au test avec assurance et une certaine prestance. Queenie ne se laissait pas facilement intimider. D'un naturel calme, si on la cherchait, elle montrait les dents et pouvait sortir les griffes.

Pratiquer la magie la comblait. Sa vie humaine n'avait aucun intérêt, aucune saveur. Mais sa vie sorcière… C'était comme si elle voyait enfin le monde en couleurs. Elle aurait voulu vivre pour toujours au Pensionnat. Ne pas avoir à retourner dans son école de ploucs, dans son motel de 3e classe.
Puis il y eut la rencontre, celle qui marqua son existence. D'autres seraient à venir mais celle-ci fit la première, celle qui amorcea la métamorphose de Queenie.

"Tu es une reine."
Queenie toisa le petit garçon qui se tenait devant elle, la dévorant des yeux.
"Si j'avais gagné un dollar à chaque fois qu'on m'a fait la blague."
Reine, queen, Queenie, vous suivez ?
"Non, je veux dire tu es une vraie reine."
"Développe."
"Tu es une souveraine. Un leader si tu préfères. Dans la vie il y a des personnes qui sont faites pour diriger, pour inspirer, pour protéger aussi. Il y a les chevaliers qui les servent. Et le peuple."
"Admettons. Et toi te situes où ?"
"Moi je suis un roi. Je suis ton roi."
Ainsi fut scellée l'alliance entre Queenie et Eliott. Ils avaient douze ans. Il était un couple parèdre, égaux, complémentaires. Tout l'un pour l'autre. Meilleurs amis, frère et soeur, confident. Unis comme les doigts de la main. Des jumeaux nés d'une mère différente. Nulle ambiguïté pour eux mais en les voyant toujours ensemble, main dans la main ou la tête de l'un posé sur les genoux de l'autre le doute était permis pour les regards extérieurs. Les enfants s'en amusaient et ne prenaient surtout la peine de s'expliquer. C'était eux contre le reste du monde. Eux seuls importaient. Ils échangèrent leur premier baiser dans le bayou enchanté du quartier général du Cœur Pourfendu parce que nul autre ne méritait ce cadeau. Mais ils n'étaient pas amoureux, l'amour qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre était bien supérieur aux passions fugaces.

Si Queenie aimait le Pensionnat c'était aussi parce qu'elle retrouvait mademoiselle Ming. La professeur et son élève partageaient plusieurs points communs. Des sirènes tout d'abord mais aussi des filles sans père, portant à jamais les séquelles du jugement de la société. Mademoiselle Ming la prit sous son aile, l'encourageant dans ses études mais aussi et surtout à garder la tête haute. Elle lui fit profiter de son expérience. Grâce à sa confiance et sa bienveillance, la petite fille gagna en assurance. Plus tard mademoiselle Ming devint sa mentor avant de devenir directrice du Pensionnat et de lui offrir un poste d’enseignante.

La petite reine avait sa bonne marraine fée, son roi bien aimé et sa sage conseillère. Il ne lui restait plus qu'à être couronnée.

Boucles d'or et les trois ours

Le faiseur de reine se présenta à elle le lendemain du rite initiatique de la quête du familier. Queenie avait rencontré son familier qui avait pris la forme d'une chauve-souris. Elle l'avait baptisée Nótt, déesse scandinave de la nuit. Un nom féminin pour un mâle, son familier adora. Ils discutaient joyeusement dans le jardin, tous heureux de se découvrir quand il arriva. Son regard chargé d'émotions la surprit.
"Bonjour. Je suis Murphy O'Grady. Puis-je m'asseoir ?"
Queenie hocha de la tête, trop intimidée pour parler. Elle reconnaissait cet homme, aperçu à plusieurs reprises dans les couloirs du Pensionnat. Difficile de ne pas le remarquer avec son style délicieusement rétro, digne de l'âge d'or d'Hollywood.
"Comment as-tu nommé ton familier ?"
"Nótt."
La réponse sembla lui plaire.
"Et toi, comment t'appelles-tu ?"
"Queenie."
Un sourire illumina son visage. Sans comprendre pourquoi Queenie le lui rendit. Puis Murphy lui conta son histoire. La mort de ses proches, son désespoir puis sa quête pour trouver un héritier et la prédiction de la Grande Prêtresse. Queenie était surprise d'être l'objet d'une prédiction. La reine qui portait l'emblème des O'Grady. Eliott ne lui avait-il pas dit qu'elle était une reine après tout ? Murphy et elle se virent régulièrement pendant trois mois, discutant et échangeant sur leur vision de l'avenir. Queenie passait un test mais Murphy savait la mettre suffisamment à l'aise pour qu'elle ne se sente pas examinée ou jugée. Tout ce qu'elle disait semblait lui plaire. Tant mieux parce qu'elle aurait fait ou dit n'importe quoi pour le voir sourire encore et encore. Pourtant ce qu'il exigeait d'elle n'était pas aisé. Si elle devenait sa fille, elle devrait épouser un fils de la branche secondaire afin d'unir les deux branches en une seule. Un mariage arrangé. Un choix extrêmement limité entre trois prétendants. Ce sera pas son cœur qui décidera mais sa raison. L'amour n'aura nullement sa place. Elle devra avoir des enfants avec un homme dont elle ne sera pas amoureuse. Et toute sa vie sera consacrée à entretenir la flamme des O'Grady.

Queenie accepta. Elle saurait se passer d'amourette. Pour l'amour inconditionnel et éternel elle pouvait compter sur Eliott qui l'avait encouragé à accepter. Et puis elle pourrait être surprise, tomber amoureuse et former un couple heureux. Queenie avait également demandé les conseils de sa marraine et sa professeur préférée. Les deux femmes, chacune à leur façon, l'avaient conseillée pour prendre la meilleure décision, la sienne. La seule personne qui s'y opposait c'était sa mère.
"Elle braille qu'elle est ma mère et que je n'ai pas à avoir d'autre parent. Mais quelle blague ! Ça fait trois ans que je n'habite plus avec elle."
Depuis son admission au Pensionnat elle dormait dans le dortoir le week-end ou rejoignait la demeure de Freya en semaine. Stella s'accrochait à son statut de mère, ce que Queenie trouvait ridicule.
"Est-ce tu me laisserais en discuter avec elle ? Seul à seul ?"
Ses conversations avec Stella étaient stériles et finissaient irrémédiablement par des cris. Murphy saurait s'y prendre avec plus de finesse. Il la persuada en lui offrant un poste de gardienne de portail. À l'écart de la ville et entretenue par le Conclave, Stella ne les dérangerait plus. Murphy usa de ses pouvoirs pour accélérer les démarches et en quelques mois il était légalement son père.
Une nouvelle vie, un nouveau nom. Elle devint Petronilla O'Grady en hommage à l'ancêtre illustre de sa famille d'adoption. Elle emménagea dans la demeure familiale et fut présentée aux relations de son père, sorcières et humaines, professionnelles et personnelles. Elle l'accompagnait aux Bat's studios et tapa plusieurs fois dans l’œil d'un réalisateur. On peut la voir en arrière-plan de nombreux films produits par les studios. Il existe d'ailleurs un site internet qui référence ses apparitions sur le grand écran : easterpetronillaeggs.com. Si la grande majorité lui réserva un accueil enthousiaste ce ne fut pas le cas de la branche secondaire. Petronilla portait une robe confectionnée spécialement pour elle par sa marraine. Déjà toute petite elle avait été une source d'inspiration pour Freya qui lui cousait des vêtements d'enfant. La marque Freya Snow habillait les femmes humaines, les hommes et les femmes sorciers mais Freya dessinait créait toujours des vêtements pour sa filleule. La maison O'Grady était parée d'or et de noir, tout comme sa robe. Elle était rayonnante aux côtés de son père sur les marches de l'escalier principal, accueillant les invités en parfaite maîtresse de maison. Tout d'abord elle crut qu'ils ne viendraient jamais. Quand enfin ils daignèrent faire leur entrée avec presque une heure de retard, ils ne prirent pas la peine de s'excuser. Petronilla n'oublira jamais leur air dédaigneux et leur sourire moqueur.
"Ainsi donc voici le petit chien galeux qui vous sert de fille."
Petronilla crut même entendre un garçon aboyer tout bas. Son sourire se figea. Murphy passa un bras autour de ses épaules.
"Et vous vous étonnez encore que je ne vous ai pas consultée. Votre jugement hâtif et erroné me confirme que j'aurais manqué une perle si je vous avais accordé le moindre crédit."
Trouver un fiancé et unir les deux branches serait une tâche ardue. Les descendants de Ler n'avaient pas accepté d'être reniés. Malgré les générations qui s'étaient succédées ils jalousaient toujours la branche principale. Les adultes la dénigraient à la moindre occasion. Les enfants sautaient sur la moindre occasion pour la ridiculiser au Pensionnat et dans son nouveau collège privé. Une fois elle trouva un collier de chien dans son casier. Alors Petronilla décida de ne plus seulement se défendre mais d'attaquer. Sa vie était un champ de bataille sur lequel elle frappait fort ses adversaires avant même qu'ils aient pu tenter un mouvement. Heureusement Eliott se tenait à ses côtés, son roi en armure étincelante. Reine et roi du collège puis du lycée, membres éminents du Pensionnat.

Parmi ses alliés, Petronilla pouvait compter sur Alaïs. Les Penrose étaient leurs voisins. Les deux familles s'entendaient très bien malgré leur appartenance à des covens différents. Alaïs était d'ailleurs la filleule de son père. Les deux jeunes filles passaient beaucoup de temps ensemble. Petronilla la considérait comme sa plus proche amie. Sa trahison n'en fut que plus douloureuse. Elle surprit son amie embrasser Chander. Chander son cousin avec qui elle commençait enfin à se rapprocher. Elle ne saurait dire ce qui la fit le plus souffrir. Que Chander se moquait d'elle ? Que leur possible union ne représentait rien à ses yeux ? Que son amie, connaissant la relation compliquée avec sa famille, embrasse malgré tout Chander ? Parmi tous les garçons, il avait fallu qu'elle l'embrasse, lui ! N'avait-elle pas un petit copain d'ailleurs ? Nick était un imbécile mais ce n'était pas une raison pour le tromper. Alaïs avait de goûts déplorables en matière de garçons. D'abord Charles, ce Dom Juan en carton, puis Nicholas aussi intelligent qu'une huître. Non le plus insupportable c'était qu'Alaïs l'avait trahi. Elle lui avait donné sa confiance, son amitié, son coeur et Alaïs les avait tous piétinés. Sa vengeance ne tarda pas. Elle alla trouver Nick et ils couchèrent ensemble.
“Comment as-tu pu faire ça ?”
Alaïs était furieuse et Petronilla jubilait.
“Tu sais le meilleur ? C’est que je n’ai pas même pas eu besoin de le convaincre. Je me suis pointée et il a baissé son froc direct.”
Les deux amies se brouillèrent pour ne plus jamais se reparler. Petronilla était décidée à ne pas pardonner Alaïs mais quand elle la vit aux funérailles de Lucy, elles se prirent dans les bras l’une de l’autre et tout fut oublié. Presque dix années plus tard elles étaient redevenues amies, plus sages et plus matures. Petronilla que Chander était à l'origine du baiser et qu'Alaïs, passée la surprise, l'avait repoussé. Une simple discussion aurait tout arrangé mais à l'époque elle en était incapable. Trop de douleurs enfouies, trop de pression accumulée pour une toute jeune fille à peine adulte.

"Bah alors t'étais où cette nuit ? On devait se faire un marathon Sabrina. J'ai fini par m'endormir."
"J'ai couché avec Charles."
Eliott recracha l'intégralité de sa boisson matinale.
"Mais nooon ! Nilla !"
"Gueule pas, j'ai besoin de soutien là, pas de jugement."
"Chérie je ne te jugerai jamais. Il s'est passé quoi ?"
Observer Charles et elle, c'était comme voir deux coqs dans une basse-cour. C'était à celui qui impressionnerait l’autre pour lui rabattre son caquet. Ils ne cessaient de se chercher et se provoquer. Et plus les années passaient plus le niveau augmentait. Alternant bravades et séduction, ils sont passés des petites piques, aux clins d’oeil, aux attaques cinglantes, aux effleurages dérobés, pour en finir un jour aux mains. Charles était allé trop loin, il avait parlé de sa dispute avec Alaïs, de la fin de leur amitié parce que Petronilla avait couché avec son petit ami, Nicholas. La sorcière avait vu rouge, elle l’avait giflé. En réponse il l’a embrassé. Elle l’a encore frappé, insulté pour finalement l’embrasser à son tour. Une folie passagère qui s’est finie dans un lit.
“Et vous allez continuer ou … ?”
“Bordel non ! J’espère qu’Alaïs va pas mal le prendre...”

Alaïs ne l’a pas mal pris. Sans bien le prendre non plus. Leur amitié nouvellement retrouvée ne fut pas perturbée par cette incartade. Et heureusement. Car elles allaient devoir se serrer les coudes. Alaïs toute chamboulée, complètement déboussolée débarqua chez elle, cherchant le refuge et le réconfort d’une amie pour lui avouer une terrible découverte. Son petit ami était un chasseur. Le sang de Petronilla ne fit qu’un tour. Il fallait rompre tous contacts avec lui. Elle se chargea de tout : téléphone, mails, clés, voisins…Elles vivent ensemble désormais, dans son appartement du centre-ville.

“C’était une très jolie prière Vonnie.” dit-elle en posant une main rassurante sur le bras de la jeune femme rousse. “Et tu es ravissante dans cette robe. Freya a vraiment un don.”
Si on lui avait dit qu’un jour son amie Vonnie serait grande prêtresse… Elle ne l’aurait pas cru, pas aussi jeune. Mais Adèle était morte et une nouvelle augure avait été choisie par la Triple Déesse. Certains critiquaient vivement ce choix, en raison de l’ascendance de la nouvelle élue, fille de sorciers membres des Pieds-Mêlés. Comment osaient-ils mettre en doute la volonté de la Triple Déesse ?
“Ignore-le. C’est un crétin.”  
Christopher Penrose faisait partie des opposants les plus virulents. Petronilla lui jeta un regard noir. Qu’il essaie seulement d’ouvrir la bouche en sa présence.
“Ce qui n’est pas le cas de tous les Penrose. Joanna vient de me demander d’être son mentor. Je n’avais pas prévu d’être mentor, je voulais me consacrer à mes cours, mais comment refuser de guider cette petite bouille ?”

Membre

Pseudo : Shieldmaiden
Age : How dare you ?
Comment as-tu connu le forum : Bree m’a débauchée

Mise en danger du personnage : hell yeah
Éphémère : non
Pré-liens/scénario/PV ou inventé  : inventé mais tellement stylé