Cela faisait une dizaine de jours que le sauvetage chez les chasseurs avait eu lieu ; et quelques jours qu’il avait finalement emménagé chez Petro et Alaïs comme nouveau coloc. Byebye maison de papa-maman, bonjour la nouvelle vie. Ou presque, par ce qu’au final cela ne le changeait pas franchement trop. Vu le temps qu’il passait à la caserne, avec les Ombres le traintrain quotidien n’avait pas vraiment trop changé. Et au moins, à présent il pouvait avoir un œil sur son « ex » belle-sœur, ce qui avait tendance à le rassurer, sûr que c’est ce que Lucy aurait probablement voulu, et la même chose pour Petronilla. Il aurait presque pu entendre Beth rire de l’au-delà de ces petites attentions, qui ne lui ressemblait pas vraiment. Mais il fallait bien l’avouer, les temps étaient durs, il fallait se serrer les coudes avec les autres Sorciers histoire d’éliminer cette vermine de chasseurs. Et notamment ceux qui avaient osé enlevé Alaïs, Marie et compagnie. Il ne les connaissait pas, mais il avait décidé qu’il avait une dent contre eux. Il n’était au final pas si proche que cela d’Alaïs, mais Petronilla l’était il espérait qu’elle en savait un peu plus que lui, un peu plus que ce qu’il avait pu entendre. A son retour de la caserne, Luna ‘était installée de tout son long sur une fenêtre elle s’étira longuement avant qu’il la prenne tendrement dans les bras. Il lui demanda grâce à leur lien, si Alaïs et Petro étaient là, et appris qu’il n’y avait que la dernière. Parfait. C’était exactement ce qu’il lui fallait. Il entra dans la cuisine, posant sur la table les cookies qu’il avait achetés en cours de route. Il n’avait pas eu l’occasion de réellement croisés les filles depuis son emménagement et aujourd’hui c’était donc une bonne occasion.

«Petro, j’ai ramené à bouffer ! » dit-il assez fort ne sachant pas trop dans quelle pièce elle était, et, la voyant arriver, il rajouta « Hey, ça va bien ?»

Le tout était maintenant de poser les bonnes questions sans que ça fasse trop bizarre et autres, et c’est ainsi qu’il reprit rapidement la parole.

« Dis-moi, tu trouves qu’Alaïs va comment ? Je l’ai à peine croisé mais… elle n’avait pas l’air dans son assiette.»

Normal gros malin après ce qu’elle avait vécu.

« Tu en sais un peu plus sur ce qui lui est arrivé là-bas ? Avec qui elle était ? On est certain que ces chasseurs n’essayeront pas de la récupérer et qu’elle est en sécurité ?»

Ouais, diplomatie tout ça, on pourra revenir, mais au moins on ne pouvait pas dire qu’il tournait autour du pot, les questions étaient au final assez claires. Il espérait ainsi pouvoir avoir un nom ou deux et vu l’amitié que se portaient les deux filles, susciter peut-être de l’inquiétude chez Petro était un bon moyen d’avoir quelques informations, ou pas.

Est-ce qu'il eut un regard étrange lorsqu'elle lui dit qu'elle avait peut-être oublié de manger depuis ce matin ? Oui. Comment est-ce que l'on pouvait oublier ça ? En tout cas, bon bide à lui, lui faisait toujours des rappels à l'ordre, il ne risquait pas de zapper un repas !  Mais en même temps, il faut bien avouer qu'ils n'avaient probablement ni le même appétit, ni le même gabarit, cela devait (pouvait) jouer un peu en la faveur de Petro.

 « Le jour où tu m'entends dire que j'ai raté un repas, je crois qu'il est grand de s'inquiéter pour moi... mais bon je dote que cela puisse réellement arriver un jour de toute façon !»

Il avait néanmoins continué à poser des questions, avant d'hausser un peu les épaules lorsqu'elle lui demanda comment il allait.

 « Pourquoi est-ce que ça n'irait pas bien ?»

Et il s'attela rapidement au sujet qui lui tenait réellement à cœur : la santé de Alaïs, savoir comment elle allait.  Petro et elle étaient proches, il en saurait probablement beaucoup plus grâce à elle. Non pas qu'il voulait la fliquer, mais il s'inquiétait pour elle, il s'inquiétait probablement un peu de ses fréquentations ou qu'elle se mette en danger sans avoir personne à ses côtés pour la protéger. La réponse de Petro eut le mérité au moins d'être claire : non, elle n'allait pas bien. Elle lui expliqua ensuite ce qui s'était en gros passé.. ; enfin en très gros par ce que tout ne semblait pas franchement clair.

 « Stop. Benjamin, un mec d'environ ma taille, brun bouclé aux yeux bleus qui est secouriste ? Elle est venue à la caserne il y a quelques jours... et elle attendait visiblement quelqu'un... je n'ai pas réellement pu savoir qui s'était. Mais vu qu'il y a quelqu'un qui s'appelle comme ça là-bas.»

Il cligna des yeux un peu ébahi en ne comprenant pas trop pourquoi elle était allé le voir et qu'elle semblait plutôt... enfin disons pas obligée de quoi que ce soit envers lui. Il resta un instant perplexe.

 « En tout cas, elle ne semblait pas bien effrayée et elle était là de son plein grès. Elle a parlé d'une histoire de fantôme, qu'elle serait prudente et compagnie.» 

Et vu qu'elle était rentrée pas plus traumatisée et blessée... c'est que tout c'était probablement pas trop mal passé, ou du moins, le type n'avait rien tenté pour lui faire du mal.

 « Je suppose qu'on soit en penser qu'ils collaborent pendant la trêve, pour je ne sais quel motif stupide ? Avec un peu de chance, il est aussi illuminé qu'elle sur ce point-là...»

Non, dans ce moment-là illuminé n'était pas vraiment une insulte. C'était plus pour dire qu'ils avaient une façon de penser un peu spéciale, différente des autres. Par ce que s'il avait raison, c'était franchement tordu comme expérience de collaboration ; à moins qu'elle est développée un genre de syndrome de Stockholm, mais il ne s'y connaissait absolument pas assez dessus. Et puis des Benjamin, il y devait il y en avoir des tas en ville, cela ne pouvait être qu'une simple coïncidence.. ; mais vu qu'il savait que le secouriste avait été blessé plus ou moins en même temps que l'attaque.

 « Si l'ex pose problème, j'peux le cramer sans aucun et sans aucun remord. Le nouveau aussi d'ailleurs. Ca en fera toujours théoriquement deux de moins pour nous emmerder, pas sûr que ce soit une grande perte en plus.» Il haussa les épaules comme s'il venait de dire quelque chose de normal.  « Mais bon... avec la trêve.... ce n'est pas forcément la meilleur idée qui soi, j'le conçois totalement. »

Non, il ne s’était pas attendu ce qu’elle hurle de cette façon. Il haussa un sourcil un peu perplexe avant d’hausser les épaules, sachant pertinemment qu’elle avait très bien compris. Il préféra continuer donc comme si de rien n’était et préféra attendre qu’elle s’en remette et qu’elle réagisse dès lors sur le sujet. Au moins, elle aussi semblait trouver que la trêve n’était pas une très bonne idée ! A la bonne heure ! Enfin quelqu’un d’un minimum logique, de discipliné ! Il eut un petit sourire à sa reprise de parole
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« Après, il y a toujours l’acide, il parait que c’est efficace, si le feu ne te suffit pas» Bonjour, vous êtes bien à la colloc des psychopathes. Probablement qu’elle plaisantait, lui beaucoup moins !   «Par ce qu’elle n’a pas confiance en ta réaction ni en la mienne, probablement… Par ce qu’elle savait que tu l’aurais empêché de faire ce qu’elle a fait, même si je sais pas ce que c’est, par tous les moyens.» Il se tut quelques instants. « Je ne sais pas pourquoi elle veut le revoir, mais je vais tenter d’avoir au moins un œil sur lui, sur eux, si je peux… Et je suis bien d’accord avec toi ta vision des chasseurs, mais je crois que ça sera impossible de lui faire entendre raison. Il faudrait que l’on sache ce qui a bien se passer là-bas qu’on puisse y voir plus clair et agir en conséquence.» le tout était de trouver comment sans se mettre Alaïs à dos et ça, c’était déjà moins simple. « Sans vouloir manquer de respect à quelqu’un c’était bien une grosse connerie !  Si on se montre  tête découverte qu’est-ce qu’ils vont faire après ces abrutis sans foi ni loi ? Nous buter. Tu l’as dit, ils ont été élevés et endoctrinés pour ça.» Soupir. «Et ouais, c’est joyeux là-bas. M’enfin, qu’est-ce que tu veux qu’on fasse ….àpartrétamerleursalegueuleàcesabrutisdechasseurs. »

Il avait grogné la dernière partie de sa phrase entre ses dents. Ils pourraient essayer e faire entendre raison à la plupart des sorciers à leur montrer que cette trêve était une mauvaise idée, mais pour ça il leur fallait des arguments, de vrais arguments, des preuves.

« Arguments. Preuves. Si on leur montre que l’on a raison, que les sorciers peuvent se débrouiller sans ces inutiles pour l’Apocalypse… alors peut-être que l’on aura gain de cause. Mais il nous faut de solide… je ne comprends même pas qu’ils puissent faire confiance à des gens ayant enlevés les nôtres.»